Comment créer une Association Nationale

Vue d’ensemble 

Pourquoi créer une association nationale de personnes sourdes ? 

L’une des fonctions les plus importantes d’une organisation pour les personnes sourdes est de leur offrir une occasion de se rencontrer, ce qui offre également une opportunité d’interaction et de communication naturelle pour ses membres. Dans sa phase initiale, l’organisation peut être informelle et non officielle, offrant simplement à ses membres un sentiment d’appartenance. 

Dans de nombreux pays, les informations ne sont pas fournies dans la langue des signes nationale, de sorte que les personnes sourdes n’ont pas accès à des informations telles que leurs droits en tant que citoyens sourds, où chercher de l’aide ou comment chercher un emploi. Une autre tâche importante pour une organisation est d’offrir à ses membres des informations sur la société environnante, ses services et ses nouvelles. Dans de nombreux pays, l’association nationale des personnes sourdes fournit des informations par SMS ou par internet, par exemple sur les médias sociaux et sur WhatsApp/Télégramme. Il est important que les informations soient fournies dans la langue des signes nationale. Vous pouvez également organiser des réunions au cours desquelles vous transmettez des informations à la communauté des personnes sourdes. Lorsque les personnes sourdes se rencontrent régulièrement, elles reçoivent des informations les unes des autres. Elles acquièrent des compétences sociales et apprennent à vivre dans la société ordinaire. La confiance en soi des membres s’en trouve renforcée. 

La fonction la plus importante d’une organisation de personnes sourdes est de faire campagne collectivement pour le changement social. Les personnes sourdes ont droit à l’égalité des chances dans la société : L’éducation, l’emploi, l’indépendance économique, l’accès aux services communautaires, l’accès à l’information, l’accès aux services spécialisés, le mariage et l’éducation d’une famille. Elles possèdent un rôle important dans l’amélioration de la situation des personnes sourdes, la promotion du changement social et la création d’un meilleur environnement, en agissant comme un groupe de pression auprès du gouvernement pour défendre les droits de l’homme et encourager le changement de politique, en se réunissant pour partager des idées et en créant des solutions. Par exemple, plusieurs associations de personnes sourdes ont réussi à faire reconnaître la langue des signes dans leur pays après avoir créé une association nationale de personnes sourdes.  

Comment les associations de personnes sourdes profitent-elles à leurs membres ? 

• Fournir des formations et d’autres possibilités d’éducation 
• Fournir des programmes et des services 
• Collecter et partager des informations, des recherches, des statistiques 
• Établir des normes, un code de déontologie, une certification (par exemple, pour l’interprétation en langue des signes). 
• Un lieu pour discuter des problèmes communs et des solutions 
• Fournir une communauté d’intérêts 
• Représentation au niveau gouvernemental 

Comment les associations profitent-elles à la société ? 

• Peut fournir une assistance aux responsables gouvernementaux aux niveaux national, régional et local. 
• Promouvoir la sensibilisation et l’acceptation de la diversité 
• Aider d’autres groupes ayant des besoins similaires dans leurs activités de plaidoyer et de lobbying. 
• Offrir des possibilités de formation et d’éducation au grand public (par exemple, des cours de langue des signes). 
• Compléter les services qui ne sont pas fournis. 

Comment commencer ? 

Il existe deux scénarios différents pour la création d’une association nationale : Vous n’avez ni association nationale ni clubs locaux de personnes sourdes, ou vous avez des associations régionales ou d’autres types d’associations, mais vous n’avez pas d’organisation fonctionnant au niveau national. 

Si nous examinons l’histoire des organisations de personnes sourdes, nous constatons que beaucoup d’entre elles ont été créées par d’anciens élèves d’une école de personnes sourdes, qui souhaitaient rester en contact et se rencontrer après avoir terminé leurs études. Ce genre d’initiative est tout à fait naturel et permet d’éviter la recherche des membres fondateurs potentiels. Il est donc recommandé aux étudiants qui sont sur le point de terminer leurs études de discuter de la question avant de partir s’il n’existe pas d’organisation de sourds dans leur pays. 

Bien que la formation d’une organisation soit décrite brièvement dans ce module, il faut comprendre qu’il s’agit d’un processus long et lent qui peut prendre des années. Les facteurs qui influencent le succès de la formation d’une organisation comprennent le niveau d’éducation et de sensibilisation des personnes sourdes, la possibilité de se réunir régulièrement, la disponibilité des fonds nécessaires, etc. Ces facteurs varient considérablement d’un pays à l’autre. Il est conseillé de garder cela à l’esprit en lisant les lignes ci-dessous afin de ne pas précipiter le processus.

1. Trouver des membres potentiels 

La toute première étape pourrait être de discuter de l’idée de se réunir régulièrement avec vos amis sourds. Vous pouvez former un groupe et commencer à chercher d’autres personnes sourdes. Si vous ne savez pas où elles vivent, renseignez-vous. Contactez votre centre de santé local, les agents de réadaptation, les agents de développement communautaire, les agents de vulgarisation agricole, les représentants sur le terrain d’organisations non gouvernementales, notamment d’autres organisations de personnes handicapées dans la communauté, les enseignants et les membres des comités nationaux de coordination des personnes handicapées. Ils savent peut-être où trouver des personnes sourdes. 

2. Établir le contact avec les personnes sourdes et leurs familles 

Lorsque vous savez où trouver d’autres personnes sourdes, sortez et parlez avec elles et leurs familles. Expliquez le but des réunions régulières de personnes sourdes : Se réunir, échanger des expériences, partager des informations sur la société, la surdité et la langue des signes. Il est important d’informer les autres membres de la famille du but des réunions car les familles peuvent ne pas autoriser leurs membres sourds à assister à des réunions de personnes sourdes ou d’associations de personnes sourdes parce qu’elles se méfient de ce qui se passe. Ceci s’applique spécifiquement aux filles et aux femmes. Il est important pour une personne sourde d’avoir le soutien de sa famille. 

3. Organiser la première réunion publique 

L’étape suivante consiste à organiser une réunion publique des personnes sourdes. Toutes les personnes sourdes qui peuvent être localisées doivent être encouragées à y participer. Le but de cette première réunion est de discuter des problèmes et des solutions possibles. À ce stade, il est conseillé de se demander si l’organisation à créer sera une association nationale de personnes sourdes ou un club local de personnes sourdes. Comme les capacités de communication des personnes participant à la réunion peuvent varier, essayez de trouver des solutions qui permettent une participation active et égale. Ne laissez pas de côté les personnes sourdes qui ne signent pas, car il s’agit peut-être de leur premier contact avec la langue des signes. Essayez de trouver des volontaires qui peuvent écrire ce qui est signé. Même les personnes sourdes qui ne savent pas communiquer ne doivent pas être exclues, même s’il est difficile de leur assurer une participation égale. Avec eux, essayez d’utiliser des gestes locaux pour expliquer les questions abordées. 

 N’oubliez pas de choisir une heure et une date auxquelles les gens sont susceptibles d’être présents. Choisissez votre lieu de réunion et obtenez l’autorisation de l’utiliser le jour de votre réunion. Cela vous coûtera-t-il de l’argent ? Si oui, des fonds peuvent-ils être collectés lors de la réunion ou un supporter peut-il couvrir les dépenses ? Pouvez-vous trouver un lieu qui ne vous coûtera rien ? Une petite salle bondée crée une meilleure atmosphère pour la réunion qu’une grande salle qui n’est pas bondée. Veillez à ce que tout le monde puisse se voir pendant la réunion. Le lieu de réunion doit être proche des transports en commun. Assurez-vous que le lieu est accessible à tous, par exemple aux personnes âgées et aux personnes souffrant d’un handicap physique. 

Lorsque les gens arrivent à la première réunion publique, demandez-leur d’inscrire leurs noms et adresses dans un registre. Une personne doit ouvrir la réunion par des mots de bienvenue et des présentations. Ensuite, il faut choisir un président pour coordonner et un secrétaire pour prendre des notes. Chacun doit être encouragé à expliquer ses idées. Ensuite, l’idée de former une organisation de personnes sourdes peut être discutée. Si la réponse est positive, le modèle pour l’établissement d’une organisation devrait être présenté pour discussion, modification et accord. Ce modèle comprendrait un énoncé des buts et des objectifs. Il devrait également inclure la procédure d’élection d’un conseil d’administration (5-11 personnes) pour représenter les points de vue et les opinions des membres et pour organiser le travail à effectuer. Après discussion et accord sur la constitution, l’assemblée doit voter. 

 Il faut lancer un appel à candidatures pour le bureau. S’il y a plus de personnes intéressées que de postes vacants, demandez à chaque candidat de s’exprimer brièvement, procédez à un vote et annoncez le résultat. S’il y a plus de postes vacants que de nominés, déclarez les nominés élus et le bureau peut inviter d’autres nominations plus tard. Le président doit remercier tous les participants, en particulier ceux qui ont apporté leur aide. La déclaration finale du président doit donner à l’auditoire le sentiment que la nouvelle organisation peut apporter des changements positifs et que les membres peuvent ensemble influencer les décideurs et améliorer la vie des personnes sourdes. Le nouveau bureau doit se réunir dès que possible après la réunion publique pour planifier ses activités et commencer à travailler.  

4. Obtenir du soutien 

Les ONG ou les familles de personnes sourdes peuvent-elles aider en assurant le transport jusqu’à la réunion ? Essayez de trouver des bénévoles qui peuvent aider à cuisiner et à garder les enfants pendant la réunion. Le secrétariat régional de la FMS peut être en mesure d’aider. Il peut expliquer le travail d’autres organisations de personnes sourdes dans votre région ou dans le pays voisin : Comment ils ont établi l’organisation et comment ils ont résolu le problème du démarrage. Pour une assistance supplémentaire, adressez-vous aux organisations d’autres groupes de personnes handicapées, aux responsables de votre gouvernement local ou aux ONG. 

5.Enregistrement officiel de l’organisation 

Après la création de l’organisation, vous devez étudier la possibilité d’un enregistrement officiel conformément à la réglementation de votre gouvernement. Les avantages de l’enregistrement ainsi que les exigences et les procédures d’enregistrement diffèrent d’un pays à l’autre. Les avantages de l’organisation peuvent être l’obtention d’un statut d’exonération fiscale en tant qu’organisation à but non lucratif et/ou le fait de devenir une entité officielle pouvant recevoir des subventions gouvernementales et des fonds d’organisations de financement. Dans certains pays, une organisation doit fonctionner pendant au moins un an avant de pouvoir demander son enregistrement. Il est donc important de contacter l’agence gouvernementale qui s’occupe de l’enregistrement officiel des ONG pour déterminer les exigences et les procédures exactes. Il existe certaines exigences communes auxquelles votre organisation peut répondre lors de la demande d’enregistrement officiel, par exemple la constitution de l’organisation et les procès-verbaux des réunions. 

6. Fixation des buts et objectifs et des statuts 

Après la mise en place de l’organisation, le bureau doit discuter des buts et des objectifs. Les notes de la première réunion et les recommandations de la FMS doivent être discutées. Il est important que la procédure de prise de décision soit fixée par la constitution de votre organisation. Les décisions sur les buts et les objectifs sont généralement pris lors de l’Assemblée Générale à laquelle tous les membres participent. Il est important d’impliquer les membres dans la prise de décision. Les objectifs à long terme sont définis comme quelque chose que l’organisation souhaite atteindre comme but ultime et les objectifs à court terme reflètent les idées que l’organisation doit avoir pour progresser vers les objectifs ultimes dans un certain laps de temps. Les principaux points discutés et les décisions prises lors des réunions doivent être enregistrés pour référence ultérieure. C’est ce qu’on appelle le procès-verbal de la réunion. 

Lors de l’élaboration de l’acte constitutif (connu également sous le nom de statut), assurez-vous qu’il est conforme aux réglementations gouvernementales. Elle doit inclure le nom, l’adresse et l’objectif de l’organisation, les droits et devoirs des membres, la structure de l’organisation, y compris l’assemblée générale, le conseil d’administration, les auditeurs et les responsabilités des différents organes ou comités de l’organisation. En tant qu’organisation de personnes sourdes, vos statuts doivent préciser que les personnes sourdes doivent constituer la majorité du bureau de votre organisation. Veuillez-vous référer au Module — pour plus de détails sur la façon de faire des statuts de l’organisation. Pour plus d’informations, veuillez consulter l’annexe xx : un modèle de constitution d’une organisation nationale de sourds ; l’annexe xx, un modèle d’ordre du jour pour une assemblée générale annuelle ; l’annexe xx ; modèle de procès-verbal d’une réunion. 

7.Fournir une formation en matière d’organisation, de gestion et de leadership 

À ce stade, vous devez fournir aux membres, aux membres du bureau et au personnel les connaissances et les compétences nécessaires pour qu’ils puissent travailler efficacement à la réalisation des objectifs. Lors de la planification de la formation organisationnelle, il est important de garder à l’esprit que chaque individu possède des ressources et des capacités positives qui sont utiles au développement de l’organisation. La formation doit fournir les informations de base sur la structure de l’organisation, la procédure de prise de décision, les droits et les devoirs. 

 Lors de la création d’une organisation, il est naturel que les personnes les plus instruites, expérimentées et compétentes jouent un rôle de premier plan dans le processus. Cependant, il est extrêmement important qu’à un stade précoce, toutes les personnes impliquées développent des compétences organisationnelles. Vous devez éviter de dépendre de quelques personnes. Si quelques personnes seulement sont impliquées dans les activités de l’organisation, leur charge de travail dépassera rapidement leur capacité. En outre, si ces personnes sont, pour une raison ou une autre, incapables de poursuivre leur travail, c’est toute l’organisation qui sera affaiblie. Éviter la domination de quelques individus. En travaillant dans une organisation, les personnes concernées acquièrent beaucoup de connaissances, de compétences et d’expérience. Cela signifie que les autres peuvent être laissés de côté et que leurs opinions ne recevront pas la même attention que le groupe dominant. Évitez l’élitisme, qui consiste à penser que les préoccupations des autres personnes moins instruites et moins expérimentées sont moins importantes. 

8.Organisation de l’Assemblée Générale Annuelle (AGA) 

L’Assemblée Générale est l’organe de décision suprême de l’organisation. Au cours de la réunion, vous devez traiter de l’acceptation du rapport annuel du travail de l’année donné par le bureau, de l’acceptation du rapport financier annuel (compte annuel et bilan) donné par le bureau, du plan d’action pour l’année suivante, du budget pour l’année suivante, de l’élection du président de l’organisation et des membres de l’organisation comme indiqué dans les statuts, de l’élection des auditeurs, des questions soulevées par les membres ou les organisations membres. La responsabilité de la préparation de ces documents incombe aux membres du bureau. Si le personnel les a préparés, ils doivent être acceptés par le bureau avant d’être soumis. Il est du devoir et du droit des représentants à l’Assemblée Générale de demander des éclaircissements sur les rapports relatifs aux activités passées, par exemple pour savoir si les plans ont été mis en œuvre. Si nécessaire, une explication du bureau doit être donnée. Les suggestions des membres présents à l’Assemblée Générale concernant l’avenir et le budget doivent être accueillies favorablement. L’évaluation et la critique du travail passé doivent se faire dans une atmosphère ouverte. Toute erreur commise doit être discutée afin de l’éviter à l’avenir. 

9.Création de sections et de clubs  

Après avoir travaillé pendant un certain temps, vous vous rendrez compte de la nécessité de créer des sections et des clubs locaux. Les tâches d’une organisation nationale diffèrent de celles d’une section ou d’un club local. Si l’organisation nationale est nécessaire pour planifier et mettre en œuvre des programmes nationaux concernant les personnes sourdes, coopérer avec les agences gouvernementales et d’autres partenaires, les branches et clubs locaux sont également nécessaires. Le plus important est le besoin de rencontrer régulièrement d’autres personnes sourdes. Cela est plus facile si vous avez un club local avec des réunions régulières. Un club de personnes sourdes est également nécessaire pour mettre en œuvre les politiques nationales au niveau local. Pour plus d’informations sur la manière de créer des sections ou des clubs locaux, veuillez consulter le module : —-. 

Établir une organisation nationale des personnes sourdes lorsque vous avez des sections ou des clubs locaux. 

S’il existe plusieurs clubs locaux dans différentes régions de votre pays, il est important de créer une organisation nationale. Ici, le processus est différent et le travail de préparation est très important. Tous les clubs existants doivent avoir la possibilité de participer à la première réunion pour discuter de la question. 

Les organisations peuvent être structurées de nombreuses façons. En discutant des différences, vous préciserez la forme la mieux adaptée à vos besoins. Voici un exemple de modèle. 

Études de cas: Kosovo

Après la guerre du Kosovo, il n’existait aucune association représentant la communauté des personnes sourdes au Kosovo. Avant la création d’une organisation nationale des personnes sourdes au Kosovo, il existait 7 clubs de personnes sourdes dans les 7 principales villes du Kosovo, dirigés par des personnes entendantes. Bien que les personnes sourdes étaient impliquées dans leurs clubs de personnes sourdes, elles n’exerçaient pas une grande influence sur la prise de décision. Les informations étaient transmises par les membres sourds plus âgés aux membres sourds plus jeunes. Il n’y avait aucun contact ou coopération entre les clubs de personnes sourdes du Kosovo. 

En 2001, une analyse de la situation de la communauté sourde kosovare a été réalisée pendant deux mois par l’Association des personnes Sourdes de Finlande. Ils ont organisé un séminaire avec la communauté des personnes sourdes et des représentants de 11 clubs de personnes sourdes au Kosovo. À la suite de ce séminaire, un groupe de travail des sourds kosovars composé de six membres a été formé en 2002. Ce groupe a été élu pour représenter la communauté sourde kosovare dans la recherche d’un partenariat de projet avec l’Association des personnes Sourdes de Finlande. Sur la base de ces priorités, une demande de financement a été soumise avec trois objectifs principaux : Formation organisationnelle pour renforcer les capacités de la communauté des personnes sourdes, de ses clubs et pour établir une organisation de pointe fonctionnelle et représentative de la communauté des sourds kosovars. Formation de base d’interprète en langue des signes pour permettre aux interprètes d’acquérir de meilleures compétences et, par conséquent, d’offrir une plus grande égalité des chances aux citoyens sourds et de faciliter une plus grande indépendance des personnes sourdes dans la société kosovare. Travail sur la langue des signes pour améliorer le statut de la langue des signes kosovare en produisant des informations et des formations liées à la langue des signes kosovare. En 2003, l’Association des personnes Sourdes de Finlande a obtenu un financement pour une période de trois ans de la part du ministère finlandais des Affaires Étrangères afin de mettre en œuvre un projet de formation qui comprenait les trois objectifs identifiés lors du séminaire. 

En 2004, le projet a commencé sa mise en œuvre et l’équipe du projet a été formée avec trois membres du personnel local et deux conseillers internationaux. Cette équipe a ensuite mené une enquête intensive auprès de 14 clubs locaux de personnes sourdes et de groupes d’interprètes. Elle a notamment rencontré deux clubs de personnes sourdes situés dans les enclaves serbes du nord de Mitrovica et de Gracanica. Le rôle du comité directeur était de surveiller les activités et les finances du projet et de participer aux décisions concernant l’orientation future d’un organisme de pointe pour la communauté sourde. L’objectif global de cette formation organisationnelle était de faire évoluer ces clubs locaux de personnes sourdes vers des associations démocratiques capables d’assumer leurs responsabilités organisationnelles en fournissant des services organisationnels et des informations à leurs membres sourds locaux et en défendant les questions relatives aux personnes sourdes. 

En mars 2007, la communauté des sourds kosovars a formé un bureau officiel pour l’Association kosovare des personnes sourdes en tant qu’organisation de pointe qui est officiellement soutenue par 11 associations locales de personnes sourdes à travers le Kosovo. À la suite d’une formation à la gestion organisationnelle en 2018, tous les membres du bureau des associations locales et nationales sont des personnes sourdes au Kosovo. L’équilibre entre les sexes parmi les membres du bureau a augmenté et il y a une meilleure démocratie et transparence. Il y a plus de femmes et de jeunes actifs dans la prise de décision. Il y a une meilleure transparence entre le niveau local et le niveau national. 6 des 11 conseils locaux peuvent gérer leur association de manière indépendante. Cinq d’entre eux ont besoin d’un soutien supplémentaire. La langue des signes kosovare a été reconnue en 2010.