Comment établir des Sections Locales 

Sujets

  • Pourquoi est-il important d’avoir des sections locales ? 
  • Avantages de disposer de sections locales 
  • Différents rôles et responsabilités entre l’association nationale des personnes sourds et la section locale 
  • Comment établir une section 
  • Comment renforcer leurs capacités 

Objectifs

  • Apprenez à créer des sections locales 
  • Comprendre l’importance de disposer de sections locales 

Définitions 

  • Adhésion : Les personnes qui appartiennent à un club, une organisation ou un groupe ayant généralement une vision et des aspirations similaires. Les catégories de membres peuvent varier d’une association à l’autre. 
  • Membre associé : Les membres associés comprennent des membres qui ont un intérêt particulier pour la communauté sourde et n’ont pas de droit de vote, par exemple les CODA, les interprètes en langue des signes, les personnes de bonne volonté pour la cause des personnes sourdes. 
  • Membre honoraire : Il s’agit principalement des fondateurs, des anciens membres qui se sont consacrés au travail de l’association, d’une personne qui a effectué un travail remarquable pour l’association et qui est honorée et respectée pour assister à toutes les réunions sans droit de vote et qui agit en tant que conseiller et mémoire institutionnelle. 
  • Adhésion alliée : L’adhésion comprend des groupes d’individus qui agissent en tant que partie prenante ou partenaire clé fiable de l’association et qui travaillent ensemble bien qu’étant une entité distincte, mais qui partagent des idées et des objectifs communs avec l’association. 
  • Décentralisation : Renforcer le pouvoir et le leadership au niveau local et provincial 

 

    Vue d’ensemble 

Le travail des associations de personnes sourdes est divisé en niveaux national et local. Ces domaines sont liés car de nombreuses opérations gouvernementales changent de temps en temps. Dans de nombreux pays, les gouvernements ont recours à la décentralisation, ce qui signifie qu’ils accordent des pouvoirs et un leadership aux niveaux local et provincial. Ils rendent compte au gouvernement central, qui est responsable des questions nationales. Ces opérations au niveau local et provincial sont appelées districts. 

 Les associations nationales de personnes sourdes ont une énorme responsabilité dans la réalisation des objectifs de leur association aux niveaux national, local et provincial. Cependant, il est stressant et coûteux d’avoir un fonctionnement quotidien et de mener des actions de plaidoyer à différents niveaux. Il est donc nécessaire pour les associations de décentraliser leur fonctionnement. Cela permet non seulement de responsabiliser les membres locaux et provinciaux, mais aussi de donner la propriété aux membres sourds locaux. Pour que les membres sourds locaux maintiennent leur affiliation à l’association nationale, il est nécessaire de créer des sections/clubs locaux. Cela contribuera au travail de plaidoyer au niveau local et à la réalisation des droits de l’homme pour les communautés de personnes sourdes dans diverses sections. Pour faire la différence entre les responsabilités d’une association de personnes sourdes et d’une section locale de sourds, l’association nationale de personnes sourdes couvre les politiques nationales, rencontre les responsables gouvernementaux et les ministres. Les sections locales, quant à elles, se concentrent sur le plaidoyer et le lobbying auprès des gouvernements provinciaux et des maires. Ensemble, les problèmes des personnes sourdes seront traités à la fois au niveau local et national. L’image ci-dessous explique la relation entre l’association nationale et les sections locales. 

Création de sections et de clubs 

Bien qu’il existe une association nationale des personnes sourdes qui opère au niveau national pour défendre les droits des personnes sourdes, il est également important d’avoir des sections locales ou des clubs au niveau local. Ils sont nécessaires pour plusieurs raisons, telles que : 

  • Couvrir le besoin de rencontrer régulièrement d’autres personnes sourdes. Cela est plus facile si vous avez un club local qui organise des événements et des réunions. 
  • Mettre en œuvre les politiques nationales au niveau local 
  • Lancement des cours de langue des signes 
  • Services de conseil 
  • Plaidoyer 
  • Génération de revenus 
  • Éducation des adultes 
  • Formation des membres aux compétences professionnelles 

L’association nationale doit encourager la création de sections ou de clubs locaux. Toutefois, l’initiative doit venir des membres locaux, car la gestion d’un club local implique une quantité considérable de travail et de motivation. Sans cela, un club local est voué à l’échec. L’organisation nationale doit prévoir comment soutenir les sections et les clubs sur le plan financier et général. Des séminaires de formation annuels pour les personnes élues pour diriger les sections et les clubs doivent être inclus dans les plans de travail et les budgets annuels. Vous devez organiser des activités pour toutes sortes de groupes de personnes sourdes (enfants, femmes, personnes âgées, personnes souffrant de handicaps multiples, personnes s’identifiant comme LGBTQ+), et toutes les personnes doivent être les bienvenues à vos activités. 

 Cependant, il y a des facteurs à prendre en compte lorsqu’on envisage d’étendre une section. Considérez la situation géographique de votre pays ; quelle est la distance entre les districts et quel est leur potentiel ? Y a-t-il des membres sourds dans les sections et les régions ? Est-il facile de trouver des membres sourds ? Quelles sont leurs compétences et leur expérience ? De quelle formation et de quel soutien ont-ils besoin ? Quelle est la situation des droits de l’homme dans ces communautés de personnes sourdes ? Avez-vous des fonds pour les soutenir ? 

Étapes de la création d’une section 

1. Constitution d’un club local de personnes sourdes (section) 

Après la formation du club local, vous devez rédiger la constitution de votre club. Étudiez la possibilité d’un enregistrement officiel conformément à la réglementation de votre gouvernement. Il existe quelques exigences communes concernant les articles qui doivent être inclus dans une constitution. Le nom de l’organisation doit être mentionné. Vous devez préciser votre relation avec l’organisation nationale, et de quelle organisation il s’agit. Vous devez mentionner que votre club local de sourds suit les statuts de l’association nationale. Vous devez déterminer les objectifs de votre organisation, qui sont par exemple de rassembler toutes les personnes sourdes dans votre village/ville/région, ou de plaider pour que les personnes sourdes obtiennent l’égalité des droits dans la communauté. 

2. Expliquez vos activités

Vous devez expliquer quel type d’activités vous menez au sein du club. Il s’agit par exemple d’organiser des réunions pour les membres, de promouvoir le statut de la langue des signes, de promouvoir les activités culturelles des personnes sourdes, de promouvoir l’accès aux services culturels publics, d’organiser des cours de formation, des séminaires et des ateliers, d’informer les membres des services fournis par la communauté auditive locale, d’informer la communauté auditive des besoins des personnes sourdes et de coopérer avec les autorités locales pour promouvoir l’égalité des chances pour vos membres. 

3. Définir les catégories de membres 

Vos statuts doivent mentionner que les activités sont ouvertes à toutes sortes de groupes de personnes sourdes (enfants, femmes, personnes âgées, personnes souffrant de handicaps multiples, personnes s’identifiant à LGBTQ+). Vous devez définir vos catégories de membres, qui sont par exemple : les membres ordinaires (personnes sourdes), les membres d’honneur (une personne qui a fourni des activités importantes et distinguées pour le club) et les membres parrains (personnes ou organisations qui soutiennent les objectifs du club. Ils n’ont généralement pas le droit de vote). 

Vous devez clarifier les règles concernant le retrait de l’adhésion ou l’expulsion de membres. Par exemple, le bureau doit avoir le droit d’exclure un membre qui ne paie pas sa cotisation ou un membre qui ne poursuit pas les objectifs du club. Il est important de préciser que le bureau ne peut pas exclure un membre uniquement en raison de conflits personnels. Il doit y avoir une raison pour l’expulsion, et celle-ci doit être mentionnée dans les statuts avant que le bureau ne puisse le faire.  

4. Prise de décision 

Vous devez décider des organes de décision de votre organisation : Comment se déroulent les assemblées générales annuelles, et si une assemblée générale extraordinaire peut être convoquée, et dans quelles situations, les droits de vote aux assemblées générales (est-ce que tout le monde a un droit de vote, ou les décisions sont-elles prises à la majorité simple ?). Vous devez également indiquer les responsabilités, les rôles et les devoirs de votre bureau. Comment les réunions du bureau doivent-elles se dérouler, et à quelle fréquence ? Qui a le droit de signer au nom du club ? Quelle est la période de rapport et de comptabilité ? Il est également important d’inclure des considérations sur les propositions d’amendements et de dissolution du club.

Dans votre constitution, vous pouvez avoir les éléments suivants : 

  1. Nom de l’organisation de la section locale  
  2. Description et utilisation du sceau commun et du logo de l’organisation 
  3. Mission (objectif principal) de l’organisation  
  4. Vision (situation souhaitée dans le domaine du développement) de l’organisation  
  5. Objectifs de l’organisation   
  6. Membres du bureau/comité exécutif de l’organisation, y compris leur nombre ; comment sont-ils mis en place et démis de leurs fonctions. 
  7. Le secrétariat de l’organisation et ses fonctions 
  8. Réunions et quorums 
  9. Gestion des ressources financières 
  10. L’adhésion à l’organisation (si nécessaire) : Y compris les personnes susceptibles d’adhérer à l’organisation, les devoirs/rôles, les droits et responsabilités des membres, l’acceptation et la révocation de l’adhésion, etc. 
  11. Procédures d’amendement de la constitution, y compris qui doit amender la constitution, quel préavis est requis pour un amendement, quelle majorité de personnes doit être autorisée à amender la constitution, etc. 
  12. Dissolution. Comment l’organisation sera-t-elle dissoute en cas de besoin ? Qui doit décider d’une résolution de dissolution et à quelle majorité ? Qu’advient-il des fonds et des actifs après la dissolution ?  

Mobilisation des membres 

L’objectif de la mobilisation des membres est de réussir à mobiliser et à soutenir les membres à la base afin de renforcer la section locale au niveau de la base. 

Stratégies de mobilisation des membres  

1. Assurer un leadership fort  

Engager un leadership fort avec le soutien des membres de la base pour mener les efforts à l’échelle de la communauté. Les leaders forts peuvent être aussi bien des individus qui prennent en charge le travail que des organisations qui dirigent les efforts de collaboration. 

 2. Établir des structures formelles et informelles  

Développer une structure formelle capable de diriger efficacement les efforts de changement communautaire. Établir des structures clés et élaborer des documents d’orientation pour faciliter la coordination des efforts des provinces et des districts.  

Passage d’une structure informelle à une structure formelle 

  • Mobiliser et identifier les membres d’une zone et organiser des réunions 
  • Vérifier la connaissance des membres de l’Association nationale et, si ce n’est pas le cas, faire une présentation de base de l’ANS et de son objectif ainsi que de l’objectif de la mission de mobilisation. 
  • Identifier le chef intérimaire potentiel lorsque l’effectif est plus important, que la constitution de la section est élaborée et adoptée. 

    3. Développer une vision commune  

    Créer une compréhension commune des objectifs de l’association et des objectifs de la province/district en rédigeant un énoncé de mission spécifique à la collaboration. Bien que cette déclaration puisse partager certains aspects avec la mission qui guide l’organisation de l’association de la section et/ou ses partenaires, la rendre distincte et différente peut aider à unifier une vision au niveau du district/de la province.   

    Organiser une réunion publique  

    L’objectif d’une réunion publique/communautaire est d’échanger des idées et des informations en rassemblant un ensemble de points de vue. Dans une réunion réussie, une variété de participations actives sont réunies, les informations et les opinions sont partagées, les personnes ressources, les leaders potentiels et les bénévoles sont identifiés, et les objectifs et les plans d’action initiaux à faire pour les activités du district/de la province sont établis. 

    1. Planifiez tôt : Commencez à planifier au moins 14 jours (ou le plus tôt possible) avant la date de la réunion. 

    2. Désigner un comité de planification : Bien qu’une réunion communautaire soit un événement à l’échelle de la communauté, il est utile de désigner une organisation civique ou un comité distinct pour s’occuper de la planification ou de l’organisation de la réunion. 

    3.Fixez une date, une heure et un lieu : Veillez à éviter tout conflit avec d’autres réunions régulièrement programmées et prévoyez une date de report (si nécessaire). 

    4. Développez et fixez un objectif : pourquoi tenez-vous cette réunion ? Fixez un but ou un objectif clair pour la réunion. Par exemple : 

    • Présenter à la communauté les résultats d’une enquête sur la ville. 
    • Solliciter l’avis des membres de la communauté sur ses forces et ses faiblesses. 

      5. Élaborer un ordre du jour : L’ordre du jour doit suivre naturellement les objectifs fixés. Pensez à votre public lorsque vous invitez des orateurs et élaborez le programme. Qu’est-ce qui est susceptible d’intéresser et de faire participer tout le monde ? Le groupe doit savoir à quoi s’attendre avant d’assister à une réunion. Vous devez être clair sur ce qui est prévu, sur le déroulement de la réunion et sur le rôle de chacun. Veillez à ne pas surcharger l’ordre du jour. Une fois l’ordre du jour établi, veillez à ce que la réunion commence et se termine à l’heure. 

      6. Invitez la participation : Les réunions communautaires doivent être aussi inclusives que possible. Invitez des jeunes, des personnes âgées, des enseignants, des agriculteurs, et tout le monde entre les deux. Il est également important d’inclure des représentants de vos villages, des églises et des organisations civiques, Remarque : en organisant une réunion communautaire, vous devez être sensible à sa diversité. De nombreuses communautés présentent des différences ethniques, culturelles et sociales que vous devez prendre en compte. Par exemple, si votre communauté est bilingue, il est essentiel que vous fassiez appel à un traducteur/interprète en langue des signes et que vous imprimiez tous les documents dans les deux langues pour donner à tous les membres de la communauté une chance de participer.  

      7. Suivi : Il est important de fournir des informations de suivi sur les résultats de la réunion. Vous devez également évaluer la réunion. 

      Pour vous assurer que vos réunions sont réussies et qu’elles répondent aux besoins de l’auditoire, vous avez besoin d’un retour d’information. Si vous avez le temps, il est intéressant de demander aux participants de remplir une évaluation avant de quitter la réunion. Faites en sorte que l’évaluation soit brève et facile à remplir. Posez quelques questions sur le contenu et le format de la réunion qui vous aideront à planifier les réunions futures. Demandez aux participants de ne pas signer les évaluations. 

      Renforcer les capacités des sections locales 

      Le développement organisationnel de la section locale nécessite :  

      • Comprendre le fonctionnement d’une organisation – déterminer où se trouve l’organisation 
      • Utiliser les ressources humaines et financières de la section locale pour construire une organisation viable – utiliser ce que vous avez 
      • Planifier et mettre en œuvre des actions qui permettent à la section locale d’améliorer la vie des gens – faire ce que vous pouvez 
      • Renforcer l’aptitude et la capacité d’une organisation à fournir efficacement des services à ses membres sourds et aux autres parties prenantes. 
      • Maintenir ses finances, ses opérations et ses prestations 
      • Offrir des formations de leadership et d’autres formations aux sections locales des personnes sourdes ou aux membres locaux. 

        Il est important de fournir des formations de leadership et d’autres formations aux sections locales des personnes sourdes et aux membres locaux, afin qu’ils comprennent l’importance d’avoir des sections locales et qu’ils soient équipés pour effectuer le travail au niveau local. Les sujets peuvent être par exemple l’importance de votre langue des signes nationale, comment utiliser un interprète en langue des signes, les droits de l’homme et les questions de sensibilisation des sourds, comment mobiliser les membres pour créer des sections locales, la constitution et la structure organisationnelle de votre association, le plaidoyer, la communication, l’égalité des sexes, la mobilisation des ressources, la collecte de fonds et la gestion des conflits. 

        Études de cas 

        Association Nationale des Sourds du Malawi (MANAD)

        Depuis ses années de formation en 1992 jusqu’en 2008, MANAD a opéré dans différentes régions du Malawi. Pour étendre les activités de l’association, MANAD a lancé un programme de création de sections dans les districts. Avec le soutien financier de l’Association des personnes Sourdes de Finlande (FAD), MANAD a formé 13 formateurs de formateurs de sourds (FF) dans différentes régions. Après avoir suivi le cours, ils ont été envoyés pour ouvrir des sections. Les sections sont sous le contrôle du comité de district de MANAD, dirigé par le président. Les présidents de chaque section de district ont suivi une formation sur l’importance de la langue des signes malawite, l’utilisation d’un interprète en langue des signes, le VIH/SIDA, les droits de l’homme et les questions de sensibilisation des personnes sourdes, la mobilisation des membres pour créer des sections, la constitution et la structure organisationnelle de MANAD, le plaidoyer, la communication, le genre, le leadership, la mobilisation des ressources, la collecte de fonds et la gestion des conflits. 

        Les sections ont été ouvertes progressivement au cours de différentes années. La première section a été ouverte en 2001. Il s’agissait d’une seule section. Après avoir acquis de l’expérience et tiré des enseignements, MANAD a ouvert trois autres sections en 2009, puis dix autres en 2010. Puis en 2011, six autres sections ont été ouvertes, et enfin en 2012, six autres sections ont été ouvertes. MANAD compte désormais 26 sections. 

        Vous pouvez en savoir plus ici : http://www.manadmw.org/affliate.htm 

        Association Nationale des Sourds du Ghana 

        La vision de GNAD est de parvenir à une communauté sourde active et productive ayant accès à l’éducation et à l’information, ainsi qu’à des activités économiques stables permettant de soutenir et de maintenir la qualité et la sécurité de la vie. Sa mission est de mobiliser les membres, d’éliminer les obstacles à la communication, de sensibiliser aux questions relatives aux personnes sourdes et de défendre l’égalité des chances pour les personnes sourdes. Dans l’article 13, sous la rubrique Adhésion et cotisations, la constitution de GNAD déclare que “l’adhésion à l’association est ouverte à toutes les personnes sourdes du Ghana qui ont atteint l’âge de 18 ans. Elle stipule également qu’une personne qui souhaite rejoindre l’association doit soumettre une demande d’inscription soutenue par un membre existant qui servira de parrain”. C’était le cas depuis l’établissement de la constitution en 1996.  

        Le Ghana compte 260 districts à travers le pays et 16 régions. Sur ce total, il y a 134 sections locales dont 130 sont pleinement reconnues par le GNAD. 16 sections régionales ont été créées, dont 10 disposent d’un exécutif régional et 6 d’un comité de gestion intérimaire. Voici les étapes de la création et du développement des associations locales (de district). 

        Le GNAD est doté d’un bureau de 9 membres, dont 6 membres principaux et 3 sections (section sport, section jeunesse et section femmes). Le bureau encourage les réunions du Conseil d’Administration National (CAN). Le CAN est composé de dirigeants régionaux des seize (16) régions du Ghana. La réunion du CAN a lieu deux fois par an. Au cours de la réunion du CAN, l’une des discussions importantes concerne la création de nouveaux districts et la mobilisation des membres dans les anciens districts. Les dirigeants régionaux sont chargés de rechercher les districts disponibles où il y a des membres sourds mais qui ne sont pas mobilisés.  

        Le processus de mobilisation implique que les responsables régionaux identifient des hommes et des femmes capables d’aider et de soutenir leur recherche de membres. Ces hommes et ces femmes doivent résider dans le district. La recherche de membres comprend la visite des églises de personnes sourdes, des écoles de personnes sourdes ou des centres de loisirs voisins où l’on peut trouver des membres. Dans certains cas, les responsables font appel au département de l’aide sociale et à l’assemblée de district pour obtenir un soutien financier afin de mener à bien le processus de mobilisation.  

        En général, les membres identifiés reçoivent un lieu et une date de réunion spécifiques. Les membres qui assistent à la réunion le premier jour sont inscrits automatiquement. Une brève présentation du GNAD et la raison de la formation de l’association sont quelques-unes des activités du premier jour de la réunion. Les participants sont encouragés à entrer en contact avec d’autres membres. Dans la plupart des cas, les membres inscrits lors des mobilisations ne paient pas de frais d’inscription. Cependant, certains membres inscrits par la suite peuvent être invités à payer des frais d’inscription en plus des cotisations normales. En outre, l’adhésion est ouverte, dans certains endroits, aux personnes sourdes et aux personnes entendantes. Par exemple, un enfant d’adulte sourd (CODA) peut être membre et les interprètes dont l’aide régulière et les services sont admirés sont autorisés à devenir membres de l’association locale sans être interrogés. Néanmoins, ce n’est pas le cas dans d’autres endroits. Certains dirigeants ne permettent pas aux personnes entendantes d’être membres de l’association locale. 

        Au fur et à mesure que les effectifs augmentent, les responsables régionaux se rendent sur place et les membres sont encouragés à payer des cotisations. Par conséquent, des dirigeants sont ainsi élus ou nommés pour gérer l’association de district. Les dirigeants sont soit élus soit nommés en tant que Comités de Gestion Intérimaires (CGI). L’élection ou la nomination peut être supervisée par les représentants de l’exécutif national (dans de rares cas) ou par les dirigeants régionaux. Il est intéressant de noter que les dirigeants ne sont généralement pas sélectionnés en fonction de leur niveau d’études. Tout membre actif, doté de solides compétences en matière de communication, actif au sein de la communauté et doté d’un caractère admirable, peut être sélectionné. Une constitution est créée, généralement une duplication de la constitution originale du GNAD. L’association locale crée également des en-têtes de lettres pour les travaux officiels. 

        Les dirigeants de la section locale proposent un montant que chaque membre doit payer comme cotisation à l’association. Cependant, dans la plupart des cas, cette proposition est démocratique. Les membres peuvent débattre du montant qu’ils peuvent payer comme cotisation mensuelle. Un compte d’épargne est alors établi par la constitution pour épargner les cotisations collectées. Jusqu’à trois (3) dirigeants sont les titulaires signataires du compte ; et deux des trois peuvent signer pour effectuer des retraits. L’argent est généralement utilisé pour payer les cotisations régionales, parrainer un membre sélectionné pour assister aux événements nationaux du GNAD tels que l’assemblée générale annuelle, les anniversaires, ou tout type de programme de sensibilisation aux personnes sourdes auquel un membre de la section locale est invité. 

         Le GNAD mène généralement des études préparatoires dans certaines de ces sections locales pour des projets pilotes ou de grande envergure. Après les études préparatoires, certaines de ces sections locales sont sélectionnées pour le projet. De plus, le GNAD organise souvent des activités nationales dont la plupart des sections locales bénéficient. Par exemple, dans le cadre du récent projet d’hygiène menstruelle du GNAD, près de 100 sections locales ont bénéficié de diverses formations et ateliers. Ce type d’implication encourage les sections locales à se sentir membres du GNAD.

        Une autre mesure importante adoptée par le GNAD pour développer les sections locales est la formation et le renforcement des capacités des dirigeants des sections locales. Les dirigeants des différentes sections locales reçoivent des formations sur le leadership, le plaidoyer, le lobbying et l’autonomisation, entre autres. L’invitation à ces formations et ateliers se fait sans distinction de religion, de lieu, de tribu ou de sexe. Bien que la participation des femmes et les jeux de rôle soient peu nombreux, le GNAD respecte l’équilibre entre les sexes et encourage toujours la participation des femmes. Ces formations et le renforcement des capacités des dirigeants des sections locales renforcent l’association locale. De même, le GNAD offre parfois aux interprètes la possibilité de participer à des ateliers destinés à leur inculquer les meilleures pratiques de leur profession au service des personnes sourdes dans les différentes communautés. En conséquence, de nombreux interprètes ont développé des relations cordiales avec les personnes sourdes et leur apportent leur soutien chaque fois que nécessaire. 

        En résumé, la création de ces 136 agences locales ne s’est pas faite en un clin d’œil. Il a fallu de nombreuses années et beaucoup de travail. En 1968, lorsque le GNAD a été créé, la première section locale se trouvait à Osu, une banlieue d’Accra, ce qui peut être retracé jusqu’en 1970, et la première section régionale se trouvait dans la région du Grand Accra, qui aurait été créée en 1983. En fait, le processus d’établissement des sections locales est long. Et la construction et le renforcement de ces sections impliquent beaucoup de travail. Le GNAD collecte actuellement des données sur les sections locales afin de déterminer leurs dates de création, les premiers dirigeants des sections et les méthodes utilisées pour former ces sections locales.  

        Guide de l’animateur 

        Activités suggérées

        Matériaux 

        • Une traduction adaptée et en langue locale de l’organisation de la section locale est souhaitable 
        • Recueillir des informations sur les questions interculturelles en rapport avec la motivation des individus. 
        • Recueillir des informations sur les leaders nationaux en matière de politique, de religion et de questions sociales qui limitent les structures gouvernementales des districts/provinces et la structure de décentralisation. 

        Préparation 

        • Adapter et modifier en fonction de l’environnement de l’organisation locale de la section et de la situation de la formation. 
        • Analyser le langage des participants, le niveau académique de la plupart des participants. 
        • Se familiariser avec les participants locaux ; prendre en compte le niveau de langage, les variantes et les dialectes. 
        • Consulter les participants locaux afin de déterminer si des changements sont nécessaires pour l’adapter aux membres de la section locale, par exemple en ce qui concerne la culture, le calendrier et les événements locaux. 
        • Examinez les antécédents des stagiaires et déterminez si certains d’entre eux ont de l’expérience dans le secteur non lucratif et peuvent diriger/animer des activités. 
        • Prévoyez du temps dans le calendrier de formation pour débriefer les activités. 

        Activité 1 : Comprendre les structures organisationnelles  

        Vue d’ensemble : Cette activité encourage les participants à la formation à penser et à comprendre les leaders dynamiques des organisations et à reconnaître certaines personnes comme des leaders. Ils comprendront également l’importance des structures dans un club/section local de personnes sourdes et une structure relevant de l’association nationale des personnes sourdes. 

        Durée : 30 minutes  

        Matériaux :  Vous pouvez préparer des résumés de l’organisation et des institutions de votre pays, comme les institutions politiques, religieuses et villageoises. 

        Procédure :  Chaque participant à la formation dresse une liste de personnes qu’il considère comme des leaders dynamiques, puis discute des raisons pour lesquelles ces personnes figurent sur la liste. Faites un compte rendu de l’expérience et traitez l’apprentissage. Cette activité est l’occasion de parler avec les stagiaires des dirigeants passés et présents de leur pays et de leur communauté, tels que les structures villageoises locales, etc.  

        Activité 2: Qu’est-ce qui motive les dirigeants et les membres sourds locaux à créer une section locale ? 

        Vue d’ensemble : Cette activité est conçue pour sensibiliser les participants aux facteurs interculturels qui peuvent influencer la motivation. Ils sont encouragés à réfléchir à la manière dont ils utiliseront les techniques de motivation en tant que volontaires. 

         Durée : 30 minutes  

        Matériaux :  

        • Blocs-notes ou journaux.  
        • Exemples d’organigrammes 

        Procédure :  

        Demandez aux participants ce qui vous a motivé à devenir membre de l’organisation dans leur propre district/section/province. Les participants doivent énumérer au moins cinq facteurs qui les ont motivés à devenir membres ou qui les ont intéressés à devenir membres. 

        Activité 3: Construire les relations extérieures d’une ONG  

        Vue d’ensemble : Cette activité encourage les participants à transférer leurs compétences en matière de mise en réseau et d’établissement de relations. Elle permet également aux participants de se familiariser avec le projet sectoriel et d’envisager le réseau dans lequel ils travailleront pendant leur service au niveau de la province, du district ou du club.  

        • Les participants dressent la liste des organisations communautaires actives dans la province et passent en revue les listes de 2 et 3 organisations en examinant leurs rôles et objectifs avec lesquels la section a l’intention de travailler. 

        Durée : 30 minutes  

        Matériaux :  

        • Blocs ou journaux.  
        • Annuaire des ONG de la province ou du district 

        Procédure :  Fournissez des copies du plan de projet. Passez en revue et discutez avec les participants de la liste des agences et des organisations qui coopèrent avec leur organisation, ainsi que des possibilités de nouveaux partenaires en réseau. Faites un compte rendu de l’expérience et traitez l’apprentissage : Les relations organisationnelles durables dépendent du fait que chaque organisation partenaire reçoit certains avantages.  

        Questions de discussion:

        • Que pensez-vous des études de cas du Malawi et du Ghana ? 

        • Y a-t-il quelque chose qui vous a surpris ou inspiré ? 

        • Y a-t-il quelque chose que vous avez appris de ces histoires de cas ? 

        Further Readings and Resources

        Case studies

        See the case studies in the text above.

        Authors

        This module has been developed by

        Sekerani Kufakwina

        Author

        Veera Elonen Knudsen

        Editor

        Kasper Bergmann

        Editor